dimanche 20 janvier 2013

Mes lectures #4 : "Et devant moi, le monde" de Joyce Maynard


Livre chaudement recommandé par ma chère Maureen, je me suis jetée dans la lecture de "Et devant moi, le monde" à corps perdu. Dès les premières pages, j'ai été happé par l'autobiographie de Joyce Maynard, grande journaliste et écrivaine. Une de ces personnes qui force l'admiration, par son destin difficile et à la fois, brillant.

Voilà longtemps qu'un livre ne m'avait pas tant chamboulé. Tant et si bien que je n'arrive pas à ouvrir un autre livre, pour l'instant. 
Je me sens encore imprégnée des mots et des sensations de l'histoire de Joyce, d'une vie qui oscille toujours vers un gouffre, sans que jamais elle ne baisse les bras. Par cette nouvelle lecture, j'ai retrouvé le plaisir de lire une autobiographie, d'être confrontée à un autre "je", à une autre individualité. Et comme souvent lorsque l'on lit ce type d'ouvrage, on se sent bien petite, face à ces Grands, comprendre ces gens prestigieux, qui façonnent le monde et le rendent si intéressant. 

Encore un destin puissant de femme, comme je les aime. Je peux affirmer, à présent, que Joyce Maynard figure sur le tableau des femmes que j'admire. Ce tableau de mes modèles de femmes accomplies. 

Partant de sa plus tendre enfance, pour finir sur sa vie de femme, on comprend que la trame  principale de son histoire se compose presque quasiment de son histoire d'amour avec J-D. Salinger. Avec qui elle aura une correspondance pendant un temps, suite à la publication d'un de ses articles dans le New York Times à l'âge de 18 ans, sur la société et les interrogations d'une génération. Ils seront, ensuite, emmenés à se rencontrer et vivre ensemble.

Il ne serait pas assez fort de dire que son histoire avec J-D. Salinger m'a bouleversé. Elle a fait naître en moi des sentiments contraires comme la compréhension, la compassion, puis la rage, la colère et la haine. Restant assez neutre sur cette histoire, le tableau qui est dépeint de l'auteur est peu glorieux, hormis l'admiration et l'amour qu'elle lui porte aveuglément, le personnage est exécrable. D'autant qu'il y a quelques années, alors que j'essayais de lire "l'Attrape Coeur", j'ai eu vite fait de reposer le livre rouge auquel je ne trouvais aucune teneur, elle m'a conforté dans mon idée. Il est clair à présent, que je pourrai difficilement ouvrir à nouveau un livre de Salinger sans penser au profil décrit par Joyce Maynard!

Je me suis identifiée à cette femme, même si ses idéaux de vie n'était pas forcément les miens. J'évoluais dans sa vie, au milieu des mots et elle a suscité en moi la fascination et l'admiration. 
Ce livre m'a plusieurs fois permis de faire des bilans sur ma vie, sur ce que je voulais en faire, sur mes ambitions. Joyce Maynard possédait un don pour l'écriture dès sa plus tendre enfance. J'aime la manière dont elle parle de l'écriture, comme d'une discipline pour laquelle elle est douée, mais pour laquelle elle ne prend pas de forcément de plaisir. Ce faux narcissisme, toujours atténué par la modestie et la simplicité de Joyce, m'a réellement impressionnée.
Joyce Maynard m'a appris à travers ces pages que l'on pouvait écrire sur tout. Ainsi durant sa vie de journaliste elle a été amené à écrire sur tout type de sujet avec brio, captivant des milliers de lecteurs. J'ai ainsi revu mon élitisme (une peu), on ne se refait pas, à la baisse et cela a renforcé mon admiration pour elle.

Cette autobiographie m'a rappelé combien il était vital pour moi d'écrire et m'a donné l'envie d'atteindre ne serait-ce le quart de la carrière de cette femme. Mais aussi de posséder la force dont elle fait preuve face aux obstacles de la vie. Les sentiments exprimés sur le papiers sont puissants et spirituels. 

La qualité de cette autobiographie est servie par une écriture fluide, grâce à une très bonne traduction, agréable à lire, qui tend, vers la fin, vers une écriture que j'ai trouvé plus nostalgique, plus distancié.

Les toutes dernières pages du livre sont réservées à l'article publié dans le New York Times, par la jeune Joyce, dans son intégralité. Cet article que j'ai eu envie de lire dès les premiers instants où il est évoqué dans l'autobiographie, celui même qui a déclenché la correspondance entre Joyce et J-D. Salinger. 

Et je peux vous dire que je n'ai pas été déçue. L'article est vibrant de réalité et de lucidité pour un si jeune âge, on ne peut qu'en être éblouie et fasciné. Même si elle avoue lire cet article, des années après, avec une certaine tristesse face au mal-être de cette jeune femme qu'elle était et une certaine gêne de s'être ainsi fait porte parole d'une génération. Pour ma part, je la trouve bien trop dure avec elle-même, cet article est une merveille. 
Il peut s'appliquer, selon moi, à toutes les générations, avec des éléments différents bien sûr, mais cet article est la représentation même des questionnements que l'on se pose à la majorité, à la place que l'on a dans la société et l'identification même de cette société, de ce qui nous révolte en elle.

Bon, vous l'aurez compris, je suis intarissable sur ce livre et il est un incontournable, selon moi. 

Je souhaite remercier et féliciter, ceux et celles qui auront tout lu et qui seront arrivés à ces dernières lignes. On se retrouve vite pour un look! Bon dimanche à vous! 


Quatrième de couverture : "En 1972, le New York Times Magazine publie l’article d’une étudiante, Joyce Maynard, sur sa génération. Succès. La jeune femme est repérée par J.D. Salinger, de trente-cinq ans son aîné. Séduite par l’auteur énigmatique de L’Attrape-cœur, elle s’enferme avec lui dans une relation aussi brève que destructrice. Vingt-cinq ans après, celle qui est devenue écrivain tente d’exorciser son histoire."

5 commentaires:

  1. Quand tu dis " J'ai ainsi revu mon élitisme (un peu), on ne se refait pas, à la baisse", qu'est-ce que cela veut dire ?
    ça me donne envie de le lire, tiens :)

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    1. Cela veut dire que je suis plutôt "élitiste", si on peut dire, autant en amitié que dans mes lectures aussi bien littérature que magazine. Ce livre m'a donné envie de m'ouvrir à des sujets, des lectures que je m'interdis plus ou moins me disant que ce n'est pas intéressant ou que ce ne sont pas des sujets sérieux. Après je n'ai pas changé mes goûts non plus! ;) Contente que le livre te tente!!

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  2. Ton avis me donne vraiment envie de lire ce livre... Je lis peu d'autobiographies mais celle-ci me semble excellente. Surtout que j'adore écrire et que je souhaiterais devenir journaliste :) Enfin bref, merci pour cette critique, j'ai très envie de lire l'histoire de Joyce Maynard !
    Bisous,
    Leeda

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  3. J'avais lu un article dans ELLE sur elle, à la faveur de la sortie de ce livre ou d'autre chose, je ne sais plus. Monlolo venait de finir "L'attrape coeur" qu'il a adoré (et que je n'ai toujours pas lu) et je me souviens avoir été interloquée par cet écart entre l'oeuvre et le personnage. Tu me donnes encore plus envie, merci :)

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  4. J ai pas pu attendre que tu me le files ma belle je l ai acheté, j ai attaqué les premières pages... Comment ne pas être happée?

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