C'est un épisode de "Je lis donc je suis" bien particulier que vous vous apprêtez à lire. Un projet qui me tenait à coeur de partager avec vous.
Lorsqu'une lectrice m'a contacté pour me présenter son premier roman, sous l'énigmatique et poétique pseudonyme de Jane Crapet et après avoir reçu quelques extraits, je n'ai pu qu'adhérer au projet.
Car comme j'aime faire découvrir les petits créateurs que je déniche, il en va de même avec les jeunes écrivains. Passionnée de littérature, je ne peux qu'encourager cette démarche et cet accomplissement qu'est la publication d'un premier livre.
Pour cela, la demoiselle a besoin d'un coup de pouce, il faut que 100 personnes achètent son livre virtuellement et il sera publié, si ce n'est pas le cas, les gens seront remboursés.
Mais laissez moi vous parler de ce roman entre réflexions philosophiques sur la vie et sur l'Homme et aventure étrange, mêlant situations charnelles, effrayantes, émouvantes.
L'auteur par sa plume aiguisée, nous guide à travers les yeux d'un homme lambda, vide de tout passé, renfermé sur lui-même qui va apprendre à se redécouvrir. D'ailleurs son titre même suscite l'ambiguité, "Etre", à la fois synonyme d'exister et qui désigne aussi l'être humain.
C'est un roman à la première personne et un roman de la sensation que Jane Crapet nous livre là. Les longues et métaphoriques descriptions nous remmène au coeur même de nos propres sensations, nos propres peurs et appréhensions dans la vie. C'est une rencontre, un regard à travers l'autre, un lieu indéterminé et vide de souvenirs qui aideront l'homme à se reconstruire, à s'emplir de son lui profond, à nouveau. A l'image d'un nouveau né, d'une remise à zéro. Comme des chocs parfois si forts que l'on souhaite tout oublier, la renaissance de cet homme révélera bien des mystère enfouis. Une intrigue qui s'articule lentement, comme une convalescence, comme une porte à la serrure depuis trop longtemps rouillée. Ce livre nous parle de la longue quête qu'est le but d'une vie et la remise en question que nous faisons tous sur nous même.
J'aimerai vous en dire plus et je dois dire que j'ai très envie d'avoir en ma possession ce livre. J'ai aimé la touchante description de la jeune auteure à propos de ce premier livre : "Cet ouvrage, le premier que j’ai réussi à achever est comme un organe, quelque chose qui poussait en moi et qui me gênait, à l’intérieur, qui a mis du temps à murir et que j’ai du extraire pour ma santé." Un roman écrit à l'encre de la vérité et du coeur.
Afin de vous mettre l'eau à la bouche, je souhaitais vous mettre deux petits extraits que j'ai aimé :
"L’autochtone
de ce foyer, entre un rien étant et un rien faisant s’approche de sa porte,
étonné ; surpris d’être l’objet d’attention d’un autre quelqu’un. Notre homme
qui est un homme laisse alors son cerveau en pause quelques secondes,
imperceptibles, en cessant d’accorder quelque intérêt que ce soit à son bulbe
d’idées et songes. Puis, reprenant conscience de la situation, il se mit à
réfléchir à chaque impulsion. Chaque commande pour conduire son corps à
répondre à la stimulation causée par le bruit. Ce qu’il s’apprêtait à faire lui
paraissant aussi naturel et agréable que de s’étendre pour nager nu, les plaies
béantes, dans un marais de clous rouillés. Lentement, comme la procession
l’exigeait, il leva son bras, ordonnant aux impulsions nerveuses d’effectuer
leur besogne. Les secondes au compte-gouttes, les informations passèrent aux
membres. Le bras droit se raidit, l’avant-bras se tendit pour décrocher la main
de sa raideur. Désormais modelée de sorte à imbriquer l’embout de la poignée,
la main s’y accrocha de telle sorte qu’elle en fit le prolongement artistique
du bras. Serrant fermement le globe, ses doigts de toutes parts serraient
l’appendice."
"Ce
soir-là tu voulais l’emmener danser. Elle en rêvait depuis votre rencontre parce
qu’elle aimait valser d’amour mais ce n’était pas ton cas. Ce soir-là tu lui
avais préparé une soirée, sa soirée, un diner aux chandelles préparé d’amour
assaisonné de tous les petits plus dont tu étais capable tu désirais la re-séduire,
une danse du ventre imaginaire, la rendre belle et épanouie, elle rayonnait. Tu
t’es levé d’un pas lent sans couper le contact visuel, ton regard vissé dans le
sien. Tu n’avais de cesse de respirer lentement, de maitriser chaque
respiration et pourtant tu haletais. Tu lui faisais la cour d’une tournure
imperceptible, tout se passait entre vous, dans le plus intime des cadres, dans
vos yeux. Une tension sexuelle, un désir charnel s’installait de plus en plus
fort entre vous à mesure que les secondes s’écoulaient. Tu laissais tes pas
glisser dans l’atmosphère comme s’il était empli d’une épaisse fumée pour
l’atteindre. Ils se faisaient légers, doux et silencieux pour ne pas perturber
ce moment privilégié. Son parfum te saisissait et tu sentais les cheveux
microscopiques de ta nuque se lever à mesure que tu laissais son odeur te
pénétrer. Des frissons parcourant tes flancs à une vitesse folle. Tu luttais
pour n’en rien laisser paraitre et, à pas feutrés, à pas de loup, tu continuais
ton avancement. Vos regards étaient en communion,
si bien que vos êtres ne faisaient plus qu’un, vos corps auraient pu rester
ici, là, vides, vos esprits et vos êtres étaient ensemble dans un lieu
exceptionnel, un endroit primé pour abriter votre trésor, votre amour
saisissant et vibrant. Tu as finalement parcouru le peu de chemin qui te
séparait physiquement d’elle et tu as tendu la main vers la sienne en attendant
patiemment qu’elle la saisisse."
Si comme moi, je l'espère, cette plume délicate et ce livre vous plaisent, il vous suffit de parier 9 euros sur cette oeuvre. Ça se passe par ICI grâce à la confiance des éditions Libre Label. La jeune auteure à quelques mois pour convaincre, donnez lui sa chance!
On se retrouve vite avec un look au cadre encore ensoleillé et quelques souvenirs de cet été! Bonne soirée à tous et bon début de semaine! ♥
Superbe article !
RépondreSupprimerMerci pour cette découverte !